« Après mes séries « Resili O » et « Un Conte » , voici «Opprinnelsen», aboutissement d’un voyage et d’une résidence photographique au Monastère de Halsnoy, invitée par le Sunnorhland Museum, en Norvège, lors de la fin de l’été 2022.
L’utilisation de la chambre photographique en collodion humide est un prolongement de moi-même, un processus lent qui se passe à l’intérieur.
Je suis entrée dans ce monde avec ma chambre photographique, aussi haute que moi, par une route étrange, mystique et lumineuse. Il y avait la beauté, le mystère des paysages, les arbres, des plaines immenses, la montagne et puis soudain la mer.
Le caractère sacré de que ce mon regard rencontrait chaque jour où j’ouvrais les yeux eut raison de moi : je me trouvais bien aux « Origines du Monde » et de la genèse.
Il y avait le silence, le secret, la nature, la lumière, une intuition liée à l’histoire des lieux, et ce voile étrange sur certaines images, incompréhensible, tel une aura, le plus vieil hêtre de Norvège, une odyssée… Un monde éclatant de beauté et d’une céleste quiétude : l’Aurore, les Sources, les Origines…
A l’heure où le monde galopant se perd et où la nature malmenée prend plus que jamais sa place, j’avais l’immense chance de contempler un spectacle originel, contemporain et à la fois intemporel.
Un fil invisible se tissait entre l’air, l’eau, le vent, les éléments et les corps, entouré des variétés lumineuses de la mer ou du ciel : un merveilleux envol dans la rêverie.
Libre interprétation de Tristan et Yseult, les amants sont les habitants du monastère dans la nature sublime.
Yseult est une déesse nymphe dans cet espace primitif, sans âge, qui est celui qui nourrit le monde depuis la nuit des temps : celui de l’amour et contre lequel même les éléments ou une seconde Iseult ne peuvent rien car il est originel. C’est une quête d’amour et d’éternité. »
Florence D’elle