Autodidacte, Laurent Anastay-Ponsolle a toujours entretenu un rapport émotionnel et direct avec sa pratique, le besoin de peindre et de dessiner s’est imposé comme une évidence : marre des mots, rejet du concept, une simple envie de s’exprimer différemment, directement avec la matière.

Si dès ses débuts il a presque naturellement revendiqué ses penchants expressionnistes, il sait aujourd’hui que de par ses recherches comme sa pratique artistique, c’est avant tout un travail sur la mémoire qu’il réalise. En effet, il ne travaille jamais « en direct », il préfère photographier sous différents angles son modèle pour choisir ce qui l’intéresse dans une pose, plutôt que d’en retranscrire la vérité première. Même lors d’une performance ou dans son atelier, il se tient dos à son sujet s’imposant mémorisation et lâcher-prise.

Mémoire immédiate, mais surtout mémoire personnelle : par son trait erratique, l’artiste traque ses souvenirs comme des sujets intimes à l’instar de ses rêves, ses tribulations nocturnes, ses proches. Fasciné par les mythes antiques et fantastiques depuis tout petit, c’est là aussi un travail sur sa propre mémoire qu’il réalise en choisissant de les inclure dans ses recherches artistiques.

Depuis un peu moins de 10 ans il s’est senti « prêt » à montrer son travail et à exposer. Cette dynamique fut une réelle révélation : échanger, s’exprimer, faire la rencontre de l’autre. Pendant ces années, il multiple les expositions collectives et personnelles ainsi que les performances.

En 2020, il décide d’arrêter toute autre activité professionnelle et de se consacrer à son art.