Artworks
Painting
Les risques du métier
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Les risques incarnent ce qui échappe à la maîtrise du jeu. Les footballeurs ici dépeints semblent se fondre en un seul et même corps, consubstantialisés qu'ils sont par la peinture. La véhémence des coups de pinceau leur confère un aspect lépreux, des allures d'écorchés – comme les répercutions de l'onde de choc. Ces risques, se sont aussi les risques du métier du peintre, risques de l'accident, dont il doit se faire un allié pour finir par se laisser peindre, n'être plus que le jouet du pinceau, possédé par la peinture. C'est dans cet état de tension électrique, dans une sorte d'état second, presque en transe, que ce tableau a été peint.
Je suis né en décembre 1983 à Mayenne. J'ai vécu mon enfance au cœur du bocage mayennais qui façonna profondément mon paysage intérieur. Mes vacances en haute montagne m'ont aussi beaucoup marquées. Vers quinze ans je découvris les Fauves qui furent ma première grande révélation artistique. C'est à cette époque que je commençai à peindre. J'entamai deux ans plus tard une véritable soûlographie cinématographique axée sur les burlesques du muet, que je place encore aujourd'hui au panthéon de mes goûts les plus sûrs. J'écoutais beaucoup de jazz moderne. Jean-Claude Louarn, professeur d'arts plastiques au lycée, m'apporta une solide culture générale, une approche plus théorique. Puis ce furent les Beaux-arts d'Angers, vaste laboratoire propice à la maïeutique. Mes promenades à travers la ville me révélaient de nouveaux sujets qui se retrouvèrent dans mes peintures. Je m'inspirais aussi de photogrammes et d'images de press. Mon goût pour le baroque, le burlesque et la bizarrerie trouvaient des incarnations magistrales chez les peintres expressionnistes, Buster Keaton, Frank Zappa, Louis Calaferte. Plus tard ce furent Tintoret, Murnau, Gréco, et Rebeyrolles, ce vieil ogre bachique. Depuis 2011 je vis à Langan, petit bourg au nord de Rennes. Les marches régulières en pleine nature me sont indispensables, tout comme la lecture des grands poètes. Adepte de la peinture à l'huile pour son caractère sensuel et vivant, je continue d’œuvrer dans une veine inspirée par l'expressionnisme et les Nabis. Mon pinceau offre à voir de petites saynètes de la vie quotidienne, à la frontière de la caricature. Je réalise en parallèle des séries de paysages saturant la toile de leur palpitation.