Walter Scott est le théoricien de la défiguration libre. Au croisement du surréalisme de Joan Miró et de la figuration libre de Robert Combas, ce mouvement délivre des œuvres hypnotiques. Elles sont travaillées comme des paréidolies sur des aplats de couleur aux formes aléatoires. Juste des sujets accumulés auxquels chaque spectateur donnera son propre sens. Dragons pour les uns, phalliques pour les autres, c'est la psyché de l'analysant qui détermine sa vision. Les mots de l'artiste nous donnent les clés de son œuvre « mes tableaux sont comme ma vie, ils n'ont aucun sens ». La technique est intuitive et proche de l'état d'hypnose. En résulte une peinture de l'âme qui se lit avec les yeux et se comprend avec le cœur. A l'instar des attrapes rêves, les toiles de Walter Scott captent les cauchemars. Une matérialisation du mythe de Dorian Gray aux couleurs criardes et aux regards accusateurs. A l'inverse des œuvres aux rôles décoratifs, celles de Walter Scott dérangent, interrogent, inquiètent ou déplaisent. C'est le but de l'artiste, s'éloigner de la peinture pour touristes. Il réalise ces toiles pour les fous qui veulent les acheter. Sa pensée est équivoque sur ses acquéreurs : « L'art, je m'en fout. Les gens ont besoin de rêver et j'ai besoin de fric. C'est juste un transfert de compétences ».